Fête des lumières 2023 à Lyon : ce qu'il ne faut pas rater

Du 7 au 10 décembre se tient à Lyon la Fête des lumières. « Le Point » vous a préparé sa sélection d’événements à découvrir sur les bords du Rhône.

De notre correspondant à Lyon,

La colline de Fourvière animée par Franck Dion.
La colline de Fourvière animée par Franck Dion. © MURIEL CHAULET

Temps de lecture : 6 min

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Demandez à des Lyonnais ce qu'est la Fête des lumières, vous avez de bonnes chances d'entendre qu'elle a été lancée « pour remercier la Vierge Marie d'avoir épargné la ville de la peste ». Il s'agit pourtant d'un très gros raccourci, pour ne pas dire d'une erreur. En 1643, les échevins de la ville avaient effectivement fait vœu d'honorer la Vierge chaque année si l'épidémie de peste cessait. Comme ce fut le cas, ils ont tenu parole avec la cérémonie du Vœu des échevins, qui se tient chaque année le 8 septembre.
En tant que maire, Gérard Collomb remettait ainsi à cette date un écu d'or à l'archevêque. Son successeur, Grégory Doucet, se contente d'une prise de parole à l'extérieur, ne souhaitant pas participer à une cérémonie religieuse. Le 8 septembre 1852, les autorités locales avaient décidé d'inaugurer une statue de la Vierge Marie sur la colline de Fourvière. Mais d'importantes inondations les contraignirent à reporter à une autre fête mariale, en l'occurrence le 8 décembre 1852. Sauf qu'un violent orage le matin a conduit les autorités à reporter de nouveau. Les nuages s'étant levés dans la soirée, les Lyonnais décidèrent spontanément d'allumer les lumignons qu'ils avaient préparés. Depuis, ils renouvellent cette tradition chaque année, même si beaucoup n'y attribuent plus de signification religieuse.

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Quand venir à la Fête des lumières ?

La Fête des lumières se déroule sur quatre jours, du jeudi 7 au dimanche 10 décembre, et une seule soirée ne vous suffira pas à tout voir. S'il faut en privilégier une, c'est naturellement celle du 8 décembre, quand les habitants se joignent à la fête en illuminant leurs fenêtres de lumignons. N'oubliez pas ce soir-là d'en mettre aux vôtres avant de sortir pour que votre hébergement ne dépareille pas. Le spectacle est alors partout dans la ville, et plus particulièrement sur les collines de Fourvière et la Croix-Rousse, qui offrent les plus belles vues.

À LIRE AUSSI À Lyon, la colline de Fourvière s'animeMais c'est aussi la soirée durant laquelle la foule sera la plus dense et pour laquelle Météo-France annonce de la pluie. De toute façon, ne lésinez pas sur votre tenue : chaussettes chaudes, manteau, écharpe, bonnet, gants… Attendez-vous à piétiner dans le vent et le froid pour accéder aux principales installations. Si vous craignez vraiment la foule, privilégiez « la soirée des Lyonnais », le dimanche 10 décembre, quand la plupart des touristes sont repartis.

Fête des lumières : nuit et jour au théâtre des Célestins

Nouveauté de cette édition 2023, il y a une œuvre à voir de jour et à l'intérieur (vendredi 8 et samedi 9 de 14 heures à 18 heures, dimanche 10 de 11 heures à 17 heures) : le collectif d'artistes russes Tundra investit la grande salle du théâtre des Célestins pour une performance à la fois musicale et visuelle. Baptisée Row, l'installation est composée de dix écrans holographiques alignés dont les palmes tournent à grande vitesse, créant « une image tridimensionnelle qui rend visibles les variations sonores ». Le collectif basé à Saint-Pétersbourg a développé depuis 2020 un algorithme qui « traduit » les bruits et les données de l'environnement dans lequel est installée l'œuvre en une expérience hypnotique.

À LIRE AUSSI Lyon présente son plan de sobriété, « le plus ambitieux de France » À l'extérieur, Sébastien Lefèvre a dressé Soleil nuit sur la place des Célestins. Composées de 3 500 petits miroirs, les deux faces de l'œuvre réagissent différemment de jour et de nuit. Sur un socle noir, l'œuvre ondule au gré du vent et reflète la lumière naturelle, présentant un « astre rayonnant la nuit ». Habitué du festival et formé à l'Ensatt de Lyon, Sébastien Lefèvre avait notamment proposé en 2021 La Vague, place Bellecour, composée d'une centaine d'« écailles » ondulant avec le vent.

Fête des lumières : à pied, des Terreaux à Saint-Jean

La cathédrale Saint-Jean mise en lumière par les artistes allemands Philip Schambelan et Michal Banisch.
 ©  MURIEL CHAULET
La cathédrale Saint-Jean mise en lumière par les artistes allemands Philip Schambelan et Michal Banisch. © MURIEL CHAULET

Même s'ils ne sont pas particulièrement mis en avant cette année par les organisateurs, qui tentent chaque année de « décentrer » un peu le festival, la plupart des visiteurs feront à pied le chemin qui sépare la cathédrale Saint-Jean, dans le vieux Lyon, de la place des Terreaux, face à la mairie centrale. La façade de la cathédrale se prête superbement aux détournements et aux illusions d'optique, dont jouent les artistes allemands Philip Schambelan et Michal Banisch, sur une bande-son mêlant Bach, Pink Floyd et Run The Jewels. La place des Terreaux, dont la configuration permet une immersion cinématographique à 360 degrés, promet une expérience originale. Avec Cellulo/d, Bruno Ribeiro métamorphose en direct les légendaires films des frères Auguste et Louis Lumière grâce aux « hallucinations » d'une intelligence artificielle.

Fête des lumières : à table, place Bellecour

Difficile d'occuper la plus grande place piétonnière d'Europe, qui exige des installations majestueuses. L'Atelier Sisu relève le défi avec des bulles géantes qui irisent au soleil le jour et sont illuminées de l'intérieur la nuit, proposant ainsi une « poésie pop qui parle à tous ». Inspirée par l'épidémie de Covid, l'œuvre veut encourager « le public à réfléchir sur le monde qui l'entoure et à le considérer comme quelque chose de fragile et de beau », selon l'artiste Zara Pasfield. Si vous n'avez pas réservé de restaurant au chaud ailleurs dans la ville, vous pouvez profiter ici de grandes tables et des stands pour vous restaurer.

Fête des lumières : Philippe Katerine au parc de la Tête d'or

Philippe Katerine présente la famille du <em>Mignonisme</em> au parc de la Tête d'or.
 ©  MURIEL CHAULET
Philippe Katerine présente la famille du Mignonisme au parc de la Tête d'or. © MURIEL CHAULET

Même les années où il y a de la pluie et du vent, les files d'attente témoignent de la réussite de l'intégration du parc de la Tête d'or aux festivités du 8 décembre. Ceux qui ont la patience d'attendre sont rarement déçus, les œuvres prenant dans ce cadre une dimension féerique. L'artiste Jérôme Donna propose ainsi avec Geyser une « halte intimiste » faite de « lumières aquatiques » dans la discrète île Mahatma-Gandhi. Plus ludique et en musique, Philippe Katerine présentera la famille du Mignonisme, des Monsieur Rose de différentes tailles et parfois en morceaux, avec naturellement la chanson « On remet le son » en fond musical.

À LIRE AUSSI Tourisme à Lyon : les élus écolos défendent une « révolution douce » Après la cohue des premières années à Saint-Jean, c'est désormais dans l'enceinte du parc que l'on retrouve l'installation participative des Lumignons du cœur. Les visiteurs sont appelés à acheter des lumignons, au profit, cette année, du centre de recherche sur le cancer Léon-Bérard, et de les allumer avec « des bouquets de fleurs flammes » au pied d'une créature lumineuse qui trône sur le lac. Les fonds serviront à l'acquisition d'un Xenium Analyzer, appareil de 400 000 euros qui permet de « comprendre ce qui se passe au cœur de chaque cellule d'une tumeur », comme l'explique Cécile Vercherat, directrice opérationnelle de la recherche.

Fête des lumières : le parc Blandan, pour les enfants

Les enfants sont naturellement les premiers à apprécier la Gête des lumières, mais le succès exponentiel de l'événement peut rendre l'expérience un peu stressante, surtout en presqu'île. On accueille ainsi avec plaisir l'initiative du parc Blandan, qui leur dédie des horaires adaptés (17 h 30-21 h 30). L'agence de solutions créatives Super Idée occupe cette fois le parc avec Toys in Space, sept œuvres immersives inspirées d'une mission de la Nasa qui, en 1985, avait envoyé des jouets dans l'espace. Le parc devient ainsi une « fête foraine numérique et lumineuse », permettant aux enfants de « traverser des billes magnétiques, défier les lois de la gravité, simuler un lancement spatial, chercher l'eau et la vie sur Mars, jouer avec les planètes, dessiner avec les pixels lumineux ».

Fête des lumières : la Duchère, avec les habitants

Une œuvre « collaborative et populaire » projetée sur les façades de la place Abbé-Pierre, à la Duchère.
 ©  MURIEL CHAULET
Une œuvre « collaborative et populaire » projetée sur les façades de la place Abbé-Pierre, à la Duchère. © MURIEL CHAULET

En 2022, plusieurs acteurs de la troisième colline de Lyon s'étaient émus de ne pas voir le quartier populaire de la Duchère accueillir une installation. « C'est toujours le territoire oublié de la ville de Lyon. On a été plusieurs à faire cette remarque et la ville nous a entendus », raconte le président du club de foot Lyon-La Duchère, ravi du choix fait par Philippe Dubost et Marie de Biasio d'imaginer « une œuvre collaborative et populaire », comme le résume le maire de Lyon Grégory Doucet. Les mouvements réalisés par 400 habitants du quartier ont ainsi été captés en studio et sont projetés sur les façades de la place Abbé-Pierre. Plusieurs tableaux sont présentés avec, outre le club, le marché de la place ou encore le monde des jeux vidéo, le tout « dans un cosmos animé et festif », avec l'ambition de « faire rayonner le quartier dans le monde entier ». Bien qu'en dehors du périmètre piéton, il est fortement recommandé de s'y rendre en transport en commun.

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