Isabelle Caro repose désormais avec sa mère
Une petite chapelle comme tombeau familial, et deux cercueils. Ceux d’Isabelle et d’Anne-Marie. Ceux d’une fille et de sa mère, décédées à quelques mois d’intervalle. La première, artiste et mannequin anorexique, s’est éteinte à l’hôpital Bichat à Paris en novembre 2010. À 28 ans. La seconde, morte de chagrin, s’est suicidée en janvier dernier.
À Méjannes-le-Clap, où la famille Caro avait élu résidence, Christian, père et époux meurtri, tenait à réunir ces deux destins, ses deux amours, dans le nouveau cimetière. "Elles étaient très proches. C’était une fusion totale", souffle-t-il. Les corps reposaient dans deux cimetières différents. Ils sont désormais réunis dans une chapelle blanche, dont la forme avait été esquissée par Anne-Marie suite à la disparition de sa fille. Elle a été érigée par un sculpteur alésien, Rouillon, en pierre d’estaillade. Celle-là même, venue du Lubéron, qui a servi à construire le palais des Papes d’Avignon.
Une nouvelle cérémonie d’obsèques s’est donc tenue hier matin à Méjannes. Une vingtaine de proches y a assisté. C’est l’abbé Paul Lappas, de Barjac, qui officiait. L’inhumation a été marquée par la prestation de Vincent Bigler, chanteur suisse et ami d’Isabelle. Le duo avait enregistré un album 2 titres. Il a chanté“J’ai fin”, morceau au titre évocateur. Instant d’émotion... et ovation. "Ça fait partie du spectacle. Ma fille était une fille de spectacles. Elle va partir avec les applaudissements de tous", a lancé Christian Caro.
Le maire de Méjannes, Chantal Vinot, était présente. "Le conseil municipal a donné l’autorisation d’enterrer les Caro ici. Elle venait souvent se ressourcer. M. Caro a du courage, et je lui en souhaite encore beaucoup. On sait les ravages que fait l’anorexie. C’était le combat d’Isabelle. Que sa fondation soit localisée ici, ça me semble cohérent." Un pique-nique dans le jardin de la maison familiale a mis un terme à cette journée souvenir. Mais le combat continue.